Volontaires de Solidarité International (VSI) en famille à Alger avec la DCC
(Déléguation Catholique pour la Coopération)

mardi 22 février 2011

Nous sommes toujours là !

Cela fait un moment que nous n’avons pas mis de message. Toutes nos excuses à nos fidèles lecteurs. D’autres trouvent que Raphaël écrit trop. En fait, nous écrivons les messages ensemble. Mais aujourd’hui, c’est moi (Marie-Laure) qui suis au clavier.
Pourquoi ce silence ? Parce que le temps passe vite et aussi parce que nous avons été malades et avons juste géré le quotidien pendant ce temps là. Nous sommes à nouveau en pleine forme et plein d’énergie mais n’avons plus Internet à la maison, ce qui ne va pas faciliter l’envoi de mails et/ou de mises à jour du blog...
Ces dernières semaines ont été riches en événement. Raphaël est allé 4 jours à Constantine pour la réunion trimestrielle du comité de rédaction de Pax et Concordia : la revue interdiocésaine dont il est le metteur en page. Les réunions ont lieu une fois dans chaque diocèse. En avril, il ira à Oran.
Constantine est une ville construite sur un rocher. Elle est coupée en deux par le Rummel qui coule au fond d’une gorge 100 m en contrebas. La ville est donc coupée en deux parties reliées par 5 ponts.


Vue depuis le pont Sidi M'Sid

Pont Suspendu Sidi M'Sid

Vue de loin du pont Sidi M'Sid

Pont Sidi Rached

Vue de 2 parties de la ville, séparées par le canyon du Rummel
Pont permettant d'accéder au bas de Constantine, vue prise du pont Sidi M'Sid en contre plongée.

La dernière semaine de janvier a eu lieu une session de formation pour les nouveaux arrivants. Nous étions 28 de 13 nationalités différentes essentiellement des frères et des sœurs et les coopérants DCC. Le contenu de la session était riche et portait sur l’Eglise d’Algérie, le contexte économique et social du pays, la place des femmes, des migrants… Nous avons eu le très beau témoignage de deux chrétiens algériens. Et oui, il y a en a. Ils sont chrétiens par réelle conviction pour répondre à un appel. Mais souvent, ils ne peuvent pas le dire à leur famille.
Mais ce qui était le plus riche et le plus inattendu, c’était de se retrouver de tous les continents de pays du nord et du sud différents et pourtant présents pour les mêmes raisons : être avec le peuple algérien et témoigner de ce que l’on porte en nous.



Pendant la session, nous avons mis les enfants en vacances chez Jean et Thérèse. Ils vivent en Algérie depuis 1963 et sont aujourd’hui en retraite mais une retraite très active. Les enfants ont été gâtés par ces grands-parents d’adoption.
Depuis la session des nouveaux arrivants, nous avons été malades (Louise Camille et moi) un virus qui nous a bien fatigués.

Vous avez peut-être entendu parler de la marche du 12 février.
Si les Algériens veulent un changement, ils le veulent en douceur et craignent un renversement radical comme en Tunisie ou en Egypte
L’avenir du pays appartient au peuple, pourrait-on dire à la vue des événements et résultats obtenus en Tunisie et en Egypte. Le peuple algérien a déjà fait cette descente dans la rue en 88 et nous avons vraiment l’impression qu’il ne souhaite pas recommencer et surtout ne souhaite pas revivre les années noires. Je lisais récemment une analyse d’un docteur en sciences politiques qui disait que les Algériens ne souhaitent pas mettre un homme par terre (donc descendre dans la rue à l’instar des Tunisiens et Egyptiens), ce qu’ils ont déjà fait en 88, mais changer un système. Ce changement sera long, très long, mais aura peut être l’avantage d’être moins violent, Inch Allah !
Demain, une nouvelle marche est prévue. Vous en savez probablement plus que nous à ce sujet. Ici, ce n’est pas le sujet de préoccupation principal (celle de samedi dernier a plus fait parler d’elle).
Le gouvernement a promis la levée de l’état d’urgence (mis en place il y a vingt ans) pour la fin du mois de février. Cela ne va pas changer grand-chose à par la disparition des barrages (peut être). Mais tout le monde attend cela … un premier pas vers l’évolution du système ?

Les prix

Avant de parler plus précisément des prix, je voudrais donner la réponse au problème de math posé il y a quelques semaines.
Ici, on parle encore beaucoup en "centimes".
Quand on dit 1000, il s'agit de 10.
Donc, un kilo d'orange à 6000 coûte donc 60 DA (soit 60 cents d'euros).
Deux kilos = 120.
J'achète aussi un peu d'olives à 24 000 (sous entendu 240 DA le kilo), j'en ai en fait pour 10 DA (ca fait pas beaucoup d'olives, j'en achète en général pour 100 DA), on arrive alors à un total de 130 DA soit "13 000" mais pour aller plus vite, ils disent 13. CQFD


La vie est chère ou pas en Algérie ?

C’est une question qu’on nous pose souvent et je vais essayer de vous y répondre : Ca dépend de quel côté on se place !

Si vous venez en vacances en Algérie (pour nous voir, par exemple !!! ;)), vous trouverez que la vie n’est pas chère. Les olives sont 10 fois moins chères (2,40 € le kilo), une baguette coûte 10 cents, un kilo de tomate (en ce moment) : 40 cents, un kilo pommes de terre aussi, la viande est plus chère : 12 euros le kilo de viande rouge, entre 5 et 6 euros le kilo de viande blanche (poulet), un œuf coûte entre 8 et 10 cents.
Un sandwich oeuf, frites, fromage côute 70 DA.

Voilà pour une salve de prix. Vous voyez donc que globalement, c’est beaucoup moins cher qu’en France, en comparaison directe.

Par contre, si on considère qu’un SMIC ici est à 150 euros, il faudrait multiplier tous les prix sus-cités pour comprendre que, finalement, la vie est chère pour les habitants salariés (avec un salaire algérien, je ne parle évidemment pas des expatriés !) ici. J’ai également comparé un salaire de journaliste à même qualification, le rapport est aussi de 1 à 6.

Donc, on mange beaucoup de légumes et peu de viande. Quand on mange de la viande, on mange du poulet. Je n’ai pas encore trop réussi à trouver du mouton. On n’en voit pas beaucoup dans les magasins, mais je pense qu’il faut trouver un mouton et l’acheter en entier et le mettre au congèl.

C’est la viande de pratiquement tous les plats traditionnels …

Concernant les autres dépenses, on trouve énormément de produits chinois et pas chers (ils sont pas chers même par rapport à des produits chinois en France), mais alors, bonjour la qualité.

Par exemple, nous avons acheté des stylos « bic » , ils ont fait 2 jours et le plastique du tube du stylo s’est cassé au niveau de la mine ( !!!). J’ai un problème de mano de stop sur la 205 (petite pièce qui fait le contact électrique derrière la pédale de stop. Ca fait 3 fois que je le change et il grille au bout de 2 jours (pièce importée de Chine). Nous avons acheté un tire bouchon qui n’a pu ouvrir que deux bouteilles !

On trouve également des produits importés d’autres pays, notamment d’Europe … ces produits sont aussi chers que dans les pays d’importation, autant vous dire très chers pour des salaires algériens.

Le logement, notamment à Alger, est chose rare et très cher … on peut compter 20 à 70 000 DA (200 à 700 euros) de loyer par mois … sachant que le SMIC est à 15 000DA !

Ceci explique :
1- La construction sauvage un peu partout
2- l’entassement des familles dans les maisons (même si pour ce point, il y a aussi un aspect culturel)
3- L’entassement des maisons / logements sur le terrain familial

En résumé, la vie est chère en Algérie. On doit compter ses sous et demander au marché combien coûtent les légumes pour ne pas payer 60 au lieu de 40 et/ou savoir si on achète ou pas.

La bonne surprise : Il y a 2 jours, nous sommes allés nous promener au bord de la mer vers l’Est et en revenant, en pleine campagne, des marchands de légumes sur le côté de la route. Nous nous arrêtons et je demande le prix de choux blancs (pas très gros mais jolis) : 5 DA le choux (soit 5 cents) !!! C’était un petit vieux … je n’ai toujours pas compris pourquoi c’était si peu cher. J’en ai tellement été abasourdi que je n’en ai même pas profité pour en prendre plusieurs !!! (Le choux en ce moment est plutôt à 100 DA (1€) le kilo).

lundi 21 février 2011

Petits pensionnaires

Jean et Thérèse nous ont confié leurs petites tortues pendant leur séjour à Béni Abbès. Elles ont entre 1 et 3 ans. Ici, beaucoup de gens ont des tortues de terre. Pour cela il faut un jardin clos ce qui n’est pas notre cas. Elles se reproduisent facilement. Mais si on veut garder des petits, il faut les protéger. En effet, les deux premières années, leur coquille reste molle. Elles font alors le régal des chats qui les écrasent d’un coup de patte. Les tortues sont muettes mais quand elles bougent ou mangent, elles font un bruit incroyable.




Nous avons d’autres pensionnaires indésirables ceux-là. Au rez de chaussée, les fourmis. Elles sont envahissantes surtout dans la chambre de Louise.


Au deuxième étage, les cafards.


Ca grimpe les cafards ! Ils sont gros mais on n’en voit jamais plus de deux à la fois contrairement aux petits qui sont parfois par dizaines.